La corrida Ses origines sont très anciennes. A environ 70 km à l'ouest de Madrid, peu après San Martin de Valdeiglesias, on peut voir un groupe de taureaux en granit appelé les « toros de Guisando ». Probablement un ancien sanctuaire ibère. Les Ibères, tout comme les Cretois, pratiquaient le culte du taureaubole, c'est-à-dire qu'ils adoraient le taureau comme un dieu.
Les rites consistaient à affronter les taureaux sauvages et à les sacrifier. La victoire obligée de l'homme sur la bête consacrait la force et la divine puissance des humains. Avec le temps, les formes ont changé mais l'esprit reste dans l'inconscient de bon nombre d'aficionados.
En Espagne, la corrida doit nécessairement aboutir à la mort du taureau. Bien sûr, il arrive que la bête soit graciée, mais toute règle a ses exceptions. Tout argument tendant à défendre la corrida en prétendant que celle-ci offre au taureau une chance de gagner est nul. La corrida n'a pas à être défendue, elle est l'une des composantes de la civilisation espagnole. L'image sociale du torero Pendant longtemps, les toreros avaient une image très négative. Issus des milieux défavorisés, on les assimilait à des voyous. D'ailleurs, comme eux, ils gagnaient beaucoup d'argent qu'ils dépensaient trop vite : grosses voitures, costumes de frimeurs et filles aguichantes. Ils furent même déshérités par Alphonse X et excommuniés par Pie XV qui n'en a jamais loupé une. Heureusement, ils furent soutenus par la noblesse qui toréait pour son seul plaisir. Les temps ont changé, et les toreros gèrent leur fortune comme des hommes d'affaires. En revanche, ils vivent moins longtemps. Le mot «toréador» n'a absolument rien d'espagnol. Il fut créé par le compositeur Bizet pour les besoins d'une rime célèbre : « Toréador, ton coup n'est pas en or »...
Les courses, corridas de toros, ont lieu pendant les jours de feria et lors d'autres fêtes, ainsi que tous les dimanches en saison dans les grandes villes. La plupart sont des novilladas où les taureaux (novillos) ont moins de 4 ans, où les novilleros n'ont pas reçu la consécration de l'alternative, où il n'y a pas souvent de Dicadores. Les novilleros désireux de faire carrière y donnent souvent le meilleur d'eux-mêmes. Les capeas (de plus en plus rares) des villages, improvisées sur la place publique sont très pittoresques. La plaza de toros peut contenir jusqu'à 25 000 spectateurs. Le prix des places est fonction du rang et de la situation . A l'ombre (sombra) ou au soleil (sol). Les places du premier rang (barreras} ainsi que les loges du 1°' étage (palcos) sont les plus appréciées. Mais des gradins (gradas), on a une très bonne vue d'ensemble.
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